Le Repaire de Rowling : Interviews de 2000
 


 
 
 

 

Pendant un énorme évènement ayant eu lieu en juillet 2000 pour célébrer le lancement de Harry Potter et la Coupe de Feu, Lizo Mzimba de Newsround est montée à bord du Poudlard Express pour parler avec JK Rowling.

L'interview est en quatre parties.


Interview de JKR Partie 1 – Les fans et les quatre tomes

Q : Alors King’s Cross, la réception impressionnante, comment c’était ?
JKR : c'était ce qu’il y a de mieux - tous ces enfants, c'était merveilleux.

Q : Est-ce cela la meilleure partie de la tournée publicitaire pour un livre comme le vôtre, voyager dans tout les pays, rencontrer des gens ?
JKR : Ce que je préfère c’est l'écriture, puis quand vous devez faire les tournées promotionnelles, rencontrer les enfants est de loin ce que je préfère, c'est merveilleux. Et les enfants moins jeunes aussi.

Q : Quelle est la chose la plus bizarre qu’un enfant vous ait jamais demandé lors d’un événement ou d’une promotion ?
JKR : la ou les choses les plus ahurissantes qu’on m'ait jamais demandées, c’est quand les enfants me posent des questions qui révèlent qu'ils suivent clairement ma pensée, de façon beaucoup plus précise que je ne l’aurais pensé.

Il y avait - je peux le dire maintenant parce que le troisième livre est sorti - un garçon à San Francisco qui m'a demandé : "d’où Croûtard vient-il, quelle est l'histoire de Croûtard ?" Et Croûtard, pour les gens qui ne le savent pas, est un rat qui par la suite se révèle ne pas être un rat du tout, et j’ai trouvé ça vraiment dingue qu'il repère cela sur Croûtard parce que, bien sûr, je savais depuis le premier livre que Croûtard n’était pas vraiment un rat.

Ce type de question continue à surgir et je pense que c’est parce que les enfants les lisent 12 fois, ou quelque chose comme ça, ils commencent vraiment à comprendre ma manière de penser mon travail.

Q : Internet est-il un danger aussi - vous avez cette communauté qui...
JKR : Deux fois je suis allée sur Internet. Mes amis me disaient ce qui s’y passait et je n'étais jamais allée regarder. La première fois que j’y suis allée, j'ai pensé que je n’y reviendrais jamais car c’était trop effrayant, certaines des choses qui s’y trouvaient étaient très étranges.

La deuxième fois que j’y suis allée, je cherchais quelque chose de spécifique, quelqu'un avait créé un site non officiel où vous pouviez être répartis - ils avaient le choixpeau et vous pouviez être répartis dans une maison, et je suis tombée sur Poufsouffle. Je n'étais pas vraiment ravie – je suis censée être à Gryffondor, évidemment, s’il y a bien quelqu’un qui doit être à Gryffondor, c’est moi.

Q : Trouvez-vous problématique le fait de dire une chose dans une conversation, autre chose dans une autre interview, et que les gens réunissent vos propos et en tirent des conclusions terriblement proches de ce que vous allez écrire dans les livres ?
JKR : La plupart du temps, ce que les gens font c’est réunir des choses que j’ai dites, des choses qu’ils aiment croire que j’ai dit, et des choses que quelqu’un d’autre a dit – ce qui est complètement faux – et ils en tirent des conclusions absolument fausses. C’est inévitable, c’est ce qui arrive. Mais encore personne n’a découvert ce qui va arriver ou même ne s’en est approché.

Q : Parlons du tome 4 maintenant, je l'ai fini – aux premières heures du matin - la fin est très effrayante.
JKR : C'est très effrayant n'est-ce pas ? Je pense que c'est très effrayant.

Q : A-t-il été difficile à écrire ?
JKR : C’est la première fois que j’ai pleuré en écrivant - en réalité, j’ai pleuré deux fois pendant l'écriture de la fin du tome quatre. En fait c'est une fin puissante, mais comme vous le savez bien pour l’avoir lu il y a une raison pour qu’elle soit si puissante, quelque chose de très important arrive à la fin du tome 4, très important.

Et pour avoir dit depuis toujours que si on écrit au sujet du mal, je crois qu’on doit montrer aux enfants ce que c’est – on doit avoir assez de respect pour leur montrer ce que ça signifie, ne pas s’habiller en méchant de pacotille et dire - beaucoup de fumée et de tonnerre, je pense, et ce n'est pas effrayant du tout.

Donc je peux seulement dire que c'est la fin que j'ai planifiée et je pense qu’elle est bien comme ça. J'étais très heureuse en la relisant, bien que quelques passages m'aient fait pleurer.

Q : Réécrivez-vous souvent ce que vous avez déjà écrit, et est-ce une difficulté ?
JKR : une quantité énorme. Une seule fois dans les quatre livres qui sont publiés, je me suis mise à écrire quelque chose du début à la fin puis je l’ai mis de côté, et c'était dans le chapitre dans l’Ecole des Sorciers, quand Harry apprend à voler.

Je me rappelle très bien cet après-midi, ma fille s'était endormie, je me suis ruée dans un café pendant une belle journée ensoleillée, je me suis assise et j’ai écrit ce chapitre du début à la fin, je pense avoir changé deux mots, ce qui est très inhabituel chez moi.

Il y a un chapitre dans le tome quatre que j'ai réécrit 13 fois, et à un moment j'ai pensé que le livre ne sortirait jamais si je continuais à le réécrire.

Q : Et quelle est l’importance du tome quatre dans la série des sept livres pour Harry ?
JKR : Il est crucial. Le quatrième livre est très, très important. Enfin, vous le savez parce que vous l’avez lu, quelque chose d’incroyablement important arrive dans le livre quatre, et c'est littéralement parlant un livre central, c'est presque le coeur de la série, et c'est un pivot. Il est très difficile d’en parler et j’attends avec impatience le jour où quelqu’un aura lu les sept tomes, pour que je puisse en parler vraiment librement. Mais c’est un livre très, très important.

Q : Comment avez-vous ressenti toute cette pression? Je sais que vous écrivez pour vous beaucoup plus que pour un public ciblé, mais ça doit avoir un certain impact - l'attente et la pression qui apparaissent depuis un an autour de Harry.
JKR : En fait l'attente ne me dérange pas du tout parce que je pense que mes lecteurs pensent simplement qu’ils veulent entendre l’histoire que je veux écrire. Donc je crois qu’ils veulent juste découvrir ce qui arrive après et ma version est la version qu’ils veulent entendre. Donc je suis plutôt confiante de ce côté-là.

Mais il y a d’autres pressions, liées au fait d’avoir un livre couronné de succès, qui sont apparues avec le troisième livre, et c’était difficile. Mais le poids des attentes des lecteurs, non cela ne me dérange pas particulièrement.


Interview de JKR Partie 2 : thèmes et contes

Q : Le quatrième tome explore de nombreux thèmes, dont certains que nous avons déjà rencontrés dans La Chambre des secrets, comme les préjugés. S’agit-il d’un sujet que vous vouliez examiner en détail ?
JKR : Les préjugés constituent un thème très important depuis le début de L’Ecole des sorciers, et je trouve plausible que quand Harry pénètre dans ce monde – c’est ainsi que je voulais que ça se passe – il observe tout avec des yeux écarquillés, tout est merveilleux dans ce monde-là, c’est l’endroit où ce genre d’injustices n’existe pas, et finalement il découvre que si, ça existe.

C’est un choc pour lui, comme pour tout le monde, et il découvre qu’il n’est qu’une demi-personne dans ce monde. Parce que sa mère avait des parents moldus, il ne sera jamais un véritable sorcier aux yeux de quelqu’un comme Lucius Malefoy.

C’est donc un thème très important, je l’ai toujours su –évidemment, je le savais, puisque c’est ce que j’ai essayé de faire depuis dix ans – alors oui, ça devient de plus en plus fort.

Je crois que les tyrans s’efforcent toujours de transférer ce qu’ils savent être leurs défauts comme ils les voient sur quelqu’un d’autre, puis ils essayent de détruire l’autre personne, et c’est ce que fait Voldemort.

Ça n’avait rien d’inconscient : je voulais créer un méchant dont on pourrait comprendre la manière dont son cerveau fonctionne.
Et Harry, comme on le voit dans le quatrième tome, commence à accepter ce qui fait que quelqu’un peut prendre cette voie. Parce qu’on a fait de mauvais choix, et Voldemort en a fait de mauvais très jeunes, il a décidé très jeune ce qu’il voulait être.

Q : A-t-il été difficile d’équilibrer le léger et le côté sombre dans ce livre ? Il y a des moments très sombres et d’autres pleins d’humour, comme avec Maugrey Fol-Œil, l’homme qui ne fait pas la différence entre une poignée de main et une tentative de meurtre, et une plaisanterie légèrement douteuse à propos d’une des planètes du système solaire*.
JKR : Oui, elle est un peu douteuse. J’ai même été surprise que mon agent la laisse passer, car en l’écrivant je me suis dit « Elle va la retirer », mais en fait ça l’a fait beaucoup rire alors c’est passé.
Est-ce que c’est difficile ? Non, parce que d’après ma modeste expérience, même quand la vie n’est pas si belle que ça, on rit toujours dans les situations les plus tragiques, on rit toujours.

La fin du livre est très importante pour moi car, comme vous le savez, Harry dit « Nous allons à la rencontre du passé » ; c’est ce qui est si admirable chez les être humains : même dans la plus terrible des situations, l’humour est toujours présent , toujours, on le voit presque partout, c’est pourquoi c’est tellement important pour moi.

* la plaisanterie en question, d’ailleurs reprise dans le tome 5, joue sur le mot « Uranus » qui se prononce en anglais « Your anus » (« ton anus »), intraduisible en français, ce qui a donné quelque chose avec « la lune » dans la traduction de M. Ménard, ndlt

Q : Pourquoi était-il important de montrer dans ce livre le développement de certaines amitiés étranges ?
JKR : Pour moi, dans le quatrième tome, Harry, Ron et Hermione, tous les trois, commencent à trouver leur identité propre, et cela, de différentes manières, signifie faire face à des choses que leurs parents ou l’école leur ont imposées.

Pour Harry, cela se traduit par le fait de devoir affronter sa célébrité, l’affronter réellement pour la première fois, parce qu’on l’a mis dans une situation où, pour la première fois, il va vraiment sentir le poids de l’intérêt qu’on lui porte. Et c’est effrayant.

Ron, lui, souffre de sa jalousie : il est ami avec le garçon le plus connu de sa classe, et ce n’est pas facile pour lui d’être à cette place. Et Hermione se découvre une conscience politique. Hé !

Q : Est-ce à ça que vous faisiez allusion en disant qu’Hermione allait se détendre un peu ?
JKR : Non, mais elle va vraiment se relaxer.

Q : Elle ne m’a pas paru si légère, elle était assez radicale.
JKR : Oui, c’est une bonne fille, Hermione. Je suis d’accord avec vous, elle n’est pas légère dans ce livre, mais on a fait l’erreur, quand j’écrivais le quatrième tome, d’associer toutes mes réponses au quatrième tome, alors qu’il en reste encore trois.

Mais d’une certaine manière, Hermione… elle est plus encline à défier les règlements, à présent. Quand il s’agit de ses convictions elle est prête à faire des choses qu’elle n’était vraiment pas censée faire. Elle va donc devenir plus « cool », c’est promis.

Q : La dernière fois que j’ai parlé avec vous, une nouvelle Weasley devait faire son apparition dans le tome quatre…*
JKR : Je sais… je suis désolée. Ce qui s’est passé avec le tome quatre, et l’une des raisons pour lesquelles il a été largement le plus difficile à écrire, ce qui n’avait rien à voir avec le fait que Harry était devenu célèbre, ou que moi j’étais devenue célèbre, rien de ce genre, c’est que pour la première fois mon plan s’est effondré.

Le fameux trou dans l’intrigue. J’étais arrivée à la moitié, quand j’ai réalisé qu’il y avait cet énorme trou béant dans l’intrigue… Ça ne collait pas, et c’était entièrement ma faute, j’aurais dû avoir le bon sens de vérifier soigneusement mon plan avant de me lancer dans l’écriture.

Alors j’avais écrit ce qu’à l’époque je pensais être la moitié du livre - il s’est avéré que c’était en fait seulement un tiers – quand je me suis aperçue que ça n’allait pas marcher, alors j’ai dû retirer des tas de choses, et j’ai bien peur que la Weasley se soit fait… [elle passe un doigt sur sa gorge].

* Mafalda, la cousine des Weasley, qui occupait à l’origine le rôle finalement rempli par Rita Skeeter. Voir plus de détails sur le site de JKR, section « Passages supprimés », ndlt

Q : Est-ce que nous la reverrons ?
JKR : C’est possible. Je l’aime beaucoup, comme personnage, mais comme mon intrigue générale est assez serrée je ne suis pas sûre de pouvoir lui trouver une place, alors elle sera le personnage qui a failli exister.


Interview de JKR Partie 3 : Idées et inspiration

Q : C'est assez approprié que nous vous parlions dans un train, c'est très important dans l'histoire.
JKR : oui, j'adore les trains. Je ne serais pas là autrement, si mon père n'était pas parvenu, par tous les moyens, à prendre le train à King's Cross - c'est là qu'il a rencontré ma mère. Il a demandé à ma mère de l'épouser dans un train, j'ai eu l'idée de Harry Potter dans un train, oui, c'est très approprié, j'aime beaucoup les trains.

Q : Est-ce que par moment vous n'êtes pas un peu agacée par les gens qui vous demandent d'où vous est venue l'idée d'Harry Potter, on doit vous le demander constamment ?
JKR : Je le suis. Je suis frustrée vis-à-vis de moi-même plus que de tout autre. Vous deviez espérer que je pourrais vous fournir une réponse intelligente et amusante à cette question, mais non, je n'en ai trouvé encore aucune parce que la vérité est que je ne sais pas d'où ça m'est venu, je ne le sais absolument pas.

Il s'est promené dans ma tête, déjà complètement formé, un petit garçon avec une cicatrice, et je savais qu'il était un sorcier mais qu’il ne le savait pas, et j'ai travaillé en amont et en aval de ça. J'ai ressenti une incroyable montée d'excitation à l'idée d'en écrire l'histoire.

Q : Maintenant que Harry est si célèbre, pensez-vous qu'inévitablement, suivant la manière britannique, il va y avoir un contrecoup, parce qu'on construit des choses et qu'on les détruit l'année suivante en disant – Oh finalement ce n'était pas si terrible, nous ne l'aimons plus ?
JKR : Cela arrive, cela arrive. Je veux dire, je n’ai eu vraiment que très récemment affaire à la presse, la télévision et tout ça, et j'ai vu ce genre de situation arriver à des gens que j'admire depuis des années.

Vous n'avez même pas besoin d'être dans le Showbiz pour avoir vu cela se produire. Donc d'une certaine manière je m'y attendais- pour le troisième livre je m'attendais à ce que ça se produise, et cela n'est pas vraiment arrivé, comme je m'y attendais.

Q : Est-ce que le personnage de Rita est la description de vos relations avec la presse ?
JKR : Eh bien je vais vous dire la vérité mais je doute qu'il y ait grand monde qui veuille entendre cela. J'ai essayé de placer Rita déjà dans La Pierre Philosophale. Quand Harry pénétrait dans le Chaudron Baveur pour la première fois et que tout le monde disait – Oh Mr Potter vous êtes de retour – je voulais mettre un journaliste dans cette scène – elle ne s'appelait pas encore Rita à l'époque mais c'était déjà une femme.

Et puis j'ai réfléchi, parce que je regardais l'intrigue dans son ensemble, et j'ai pensé que ce n'était pas là qu'elle serait le mieux, mais qu'elle trouverait mieux sa place dans le quatrième tome quand Harry est censé arriver au terme de sa célébrité.

Donc j'ai enlevé Rita du tome 1 et j'ai planifié son entrée pour le quatrième livre, et j'ai réellement attendu avec plaisir l'arrivée de Rita dans le tome 4.

La première fois toutefois, quand je me suis assise pour écrire le tome 4, ma plume a presque hésité métaphoriquement à créer Rita car j'imaginais que tout le monde penserait qu'elle était ma réponse à ce qui m'est arrivé.

Les gens peuvent le croire ou non, mais le fait est que Rita était prévue depuis le début. Et me plaît-elle d'autant plus du fait de ce qui m'est arrivé à moi ? Probablement - probablement oui.

Q : Vous l'avez doté d'autant plus de venin, n'est-ce pas ?
JKR : Du venin, vous le voyez ainsi ? Non, je n'appellerais pas cela du venin.

Q : Maintenant le futur. Lupin va refaire surface dans le tome 5, pas vrai ?
JKR : Vous reverrez Lupin dans le 5, oui – vous aimez Lupin ?

Q : Oh oui, c'est mon préféré.
JKR: oui, et le mien aussi. J'ai depuis longtemps attendu le plaisir d'écrire le livre 3 à cause du Professeur Lupin, je l'aime. Vous voyez pas mal d'anciens personnages dans le tome 5. Je ne vais pas essayer de vous dire ce qui se passe dans le tome 5, je suis juste en train de me remettre du stress du tome 4.

Q : Vous nous avez laissé sur un tel suspense. Et qu'en est-il du film pour le moment ?
JKR: ça suit son cours, nous n'avons pas encore Harry, ce qui est un peu ennuyeux. Mais ça se passe vraiment bien, j'ai vu certaines choses et ça a l'air incroyable.

C'est l'expérience la plus surprenante à voir - parce que j'ai vraiment eu de la chance, j'ai pu donner pas mal d'informations sur la façon dont j'imaginais les choses et ils essayent réellement de recréer ce que je vois dans ma tête, c'est l'expérience la plus extraordinaire d'avoir la possibilité de voir matériellement le Quidditch ou la cabane d'Hagrid – c'est génial de voir ce qui est dans votre tête depuis des années, c'est merveilleux.

Q : Est-ce que ça vous ennuie parfois que la presse et les gens parlent de livres pour enfants et parlent uniquement d'Harry Potter sans réaliser qu'il existe une véritable profusion d'autres livres pour enfants en dehors de ça ?
JKR: Oui vraiment ça m'ennuie. Depuis longtemps les livres pour enfant sont relégués, pour la presse, dans une sorte de ghetto par rapport à la couverture dont bénéficient les livres pour adultes.

Et vous espérez que ça puisse changer et les gens me disent – Harry Potter, vous savez, nous voulons le lire aussi, c'est un livre pour toutes les générations, mais il y a des tas et des tas et des tas d'écrivains pour enfants qui le méritent aussi et qui en fait sont lu par des adultes.

Ils ne sont peut-être pas aussi célèbres que Harry l'est, mais des gens comme Jacqueline Wilson, David Almond, Aidan Chambers qui vient juste de gagner le Carnegie, Henrietta Branford que j'admire réellement mais elle est malheureusement décédée il y a deux ans, il y a un tas de gens – Philip Pullman – de merveilleux écrivains.

Q : Juste quelques courts messages d'enfants avant que nous finissions. Harold Ryan qui a 10 ans, de Catford, demande : « à quelle maison de Poudlard appartenait Hagrid ? »
JKR : eh bien à vous de le deviner car vous pourrez trouver la solution à un certain moment.

Q : « Comment réagissez vous au fait que les américains aient changé le titre de votre premier livre en « Sorcerer’s Stone », question de Rachel Gummer de Market Rasen.
JKR : ils voulaient l'appeler différemment et je leur ai proposé : « pourquoi pas Sorcerer’s Stone » comme compromis. Rétrospectivement j'aurais préféré ne pas l'avoir changé mais pour être honnête avec vous j'étais si reconnaissante que quelqu'un veuille acheter mon livre que j'ai été peut-être un peu trop conciliante à ce propos.


Interview de JKR partie 4 – Questions et doutes

Q : Il y a beaucoup de noms latins et romains dans le livre, comme Severus Snape – avez-vous étudié le latin à l’école et est-ce que vous aimiez ça ?
JKR : Non, je n’ai pas fait de latin à l’école, j’ai étudié les lettres classiques à l’université.

Q : Quel était le titre de travail original de « La Chambre des Secrets » ?
JKR : « Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé ». J’aimais plutôt ce titre, malheureusement il n’avait plus aucun rapport avec l’histoire lorsque j’ai fini.

Q : Et si on vous proposait un poste de professeur à Poudlard, quelle matière préfèreriez-vous enseigner ?
JKR : Oh, définitivement les Enchantements, je pense. Je vois cela comme la plus imaginative des parties de la magie parce qu’on ajoute des propriétés à un objet.

Q : Vous n’aimeriez pas la Défense contre les Forces du Mal ?
JKR : Non, je ne suis pas assez courageuse. Je devrais être vraiment poussée à bout avant de me mettre à me battre mais ça m’arrive rarement.

Q : Certains disent que Firenze est basé sur un de vos amis -le centaure- mais nous n’avons pratiquement rien vu de Firenze.
JKR : Et bien, gardez les yeux ouverts.

Q : Qu’est-ce que ça signifie ? La prévision du centaure à la fin de « L’Ecole des Sorciers »…
JKR : Il reviendra. Mais j’en ai assez dit. Tout le monde n’a pas lu le quatrième tome.

Q : Et Gilderoy Lockhart, un de mes personnages préféré…
JKR : Gilderoy reste présent, il est toujours à l’Hôpital Sainte Mangouste pour les Maladies et Blessures Magiques car sa mémoire s’est envolée mais je ne promets rien à son sujet.

Q : Etait-il amusant à écrire, parce qu’il est l’opposé de tout ce qu’il veut être ?
JKR : J’ai adoré écrire le personnage de Gilderoy mais maintenant j’ai Rita ; voyez-vous j’aime écrire le personnage de Rita autant que j’aimais le faire pour Gilderoy.

Q : Quel conseil donneriez-vous aux jeunes écrivains ? Une question de Holly Hewitt.
JKR : Tout d’abord, et c’est le plus important, je dirais qu’il faut lire le plus possible, pas nécessairement des livres Harry Potter, je n’essaie pas de les refourguer, mais ce n’est qu’en lisant que vous pourrez avoir une idée vraiment bonne de ce qui, à votre avis, vous plaît dans l’écriture.

Vous apprendrez à reconnaître ce qui ne marche pas et vous étendrez votre vocabulaire -ce qui est toujours utile. Après avoir fait cela, écrivez à propos de choses que vous connaissez -vos propres sentiments et expériences- ce qui est toujours un bon point de départ.

Il faut aussi se résigner au fait de ne pas écrire quelque chose de bon la première fois, vous allez gâcher de nombreux arbres avant de réellement progresser, et vous imiterez des gens que vous admirez au début et c’est bien –tout le monde doit commencer à un moment. Et le plus important : persévérer. Toujours persévérer.

Q : Si vous aviez une cape d’invisibilité, qu’en feriez-vous ?
JKR : Qu’est ce que j’en ferais ? Je ne pense pas que je puisse le dire, c’est un secret.

Q : Est-ce que tout le marchandising, qui est sur le point d’arriver sur le marché, vous inquiète un peu –est-ce que nous allons voir les produits pour cheveux de Gilderoy Lockhart ?
JKR : Je pense que ce serait plutôt drôle en fait. Est-ce que ça m’inquiète ? Oui, en tout honnêteté oui, ça m’inquiète. Cela arrive parce que c’est ce qui arrive avec les films –il y aura du marchandising. J’ai vu des exemples récents des choses tirées du film qu’ils font. Je n’ai aucune objection là dessus. Mais oui, ça me rend nerveuse, en effet.

Q : Je vois que les hormones s’agitent dans ce livre, est-ce que nous allons voir Harry devenir encore plus comme Kevin l’adolescent, est-ce que nous allons le voir dire : « Oh Sirius, je te déteste ! Je regrette que tu sois sorti d’Azkaban ! »
JKR : Je pense que Ron est plus comme ça, n’est-ce pas ? Ron est plus « Kevin ». Harry a tant de soucis, il a besoin de ses amis, il ne peut pas se permettre de les aliéner. Il est plus votre héros sensible. Oui, c’est ce genre de chose qui va arriver.

Q : Y a-t il un quelconque pouvoir magique spécial dans votre monde qui dépend du fait que le sorcier doit utiliser ses yeux pour faire quelque chose ?
JKR : Pourquoi voulez-vous savoir ça ?

Q : Et bien, parce que tout le monde revient sans cesse sur le fait que Harry a les yeux de Lily Potter.
JKR : Quelle intelligence -Il y a peut être quelque chose à venir à ce sujet, je n’en dirai pas plus- très futé.

Q : La signification de l’endroit où Harry et ses parents ont vécu, le prénom…
JKR : Godric Gryffondor. Très bien, vous êtes très bon n’est-ce pas. Je suis impressionnée.

Q : Vous ne me le direz pas mais…
JKR : Mon éditrice n’a pas remarqué. Je lui ai dit : « Tu n’as pas remarqué le lien entre l’endroit où les parents de Harry vivaient et l’une des maisons de Poudlard ? » Et elle m’a dit non. Je ne veux pas être désobligeante envers Emma, c’est une éditrice brillante, la meilleure. Mais elle n’a pas remarqué cela, vous êtes très bon.


Interview traduit par Myrddin, Hedwige, Ayn et Nikopol54.
Version originale disponible sur le site d'Accio Quote.

 

 

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